Mon intérieur, Paris ou Nature morte à l’accordéon

Une déclaration d’amour à Paris.

La Nature morte à l’accordéon de Foujita : Un autoportrait métaphysique

Tsuguharu Foujita, artiste japonais installé en France depuis 1913, nous offre avec Mon intérieur, Paris (Nature morte à l’accordéon) une fenêtre fascinante sur son univers intime. Réalisée durant l’hiver 1921-1922 dans son atelier parisien, cette œuvre est bien plus qu’une simple nature morte – c’est un véritable autoportrait symbolique

Une composition chargée de sens

La composition de la toile met en avant différents éléments, importants à l’artiste. On peut notamment remarquer au premier plan un accordéon, pièce centrale et évoquant à la fois un symbole parisien et le gout pour la musique de l’artiste. Juste à côté des poupées japonaise et française se donnent la main, jonction des deux cultures de Foujita. Tandis que la partie supérieure présente un calendrier ouvert au 15 août qui évoque l’Assomption, et qu’une image d’Épinal qui représente le cycle de la vie.

Un dialogue entre Orient et Occident

Foujita joue habilement avec les symboles des deux cultures qui l’habitent. Les couleurs du drapeau français sont mises en évidence au centre du tableau entre la bobine de fil bleu, les boutons de nacre blanche et le rouge intense du napperon.

Les références à la culture Japonaise sont également discrètement glissées avec les cinq éléments de la cosmologie orientale représentés par des objets du quotidien. Mais les deux cultures sont d’abord mélangées avec sur la table, posés, un recueil des Fables de La Fontaine et des objets traditionnels japonais.

L’art comme médiation

Cette nature morte complexe révèle la profondeur de la réflexion de Foujita sur l’existence. Chaque objet, chaque détail participe à une méditation visuelle sur la vie, la mort et le passage du temps. L’artiste parvient ainsi à transcender le genre de la nature morte pour en faire un véritable miroir de son âme d’exilé, à la croisée de deux mondes.

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