Sélection d’œuvres et œuvres du mois

Voici une sélection non exhaustive qui retrace les thèmes majeurs de Foujita, ses œuvres clés, et des réflexions d’autres auteurs permettant de mieux comprendre l’art de Foujita.

Nu couché à la toile de Jouy, Symbole de l’œuvre de Foujita.

Foujita s’inspire ici des nus comme l’Olympia de Manet ou les odalisques de Titien et Ingres. Une femme nue couchée lascivement regarde directement le spectateur. Pure tradition occidentale, il mélange ce thème avec un style japonais : l’utilisation d’un trait très fin et précis, un « blanc lait » véritable signature artistique de l’artiste qui contraste très fortement avec le fond et permet de mettre le corps en avant, et des rideaux de style Japonais. Ce n’est pas sans humour qu’il mélange les styles, prêtant ainsi des traits asiatiques au modèle qui ne serait autre que Kiki de Montparnasse. La renommée de Foujita commence avec ses nu et ce tableau en est la figure de proue, tant par ses dimensions que par sa réussite artistique. Lire l’article du Musée d’Art Moderne de Paris ->

« Une ligne régulière dont le tracé net et fin à la fois serait comme celui d’un rasoir que l’on aurait promené sans vouloir insister. »

Portrait de l’oiseau qui n’existait pas

Claude Aveline, qui en gribouillant sur un carnet à fait naitre un oiseau et un poème, invite d’autres peintres à illustrer le poème (on peut d’ailleurs retrouver tous les oiseaux de cette série au Centre Pompidou). Foujita, habitué des illustrations réalise ce dessin répondant aux lignes poétiques : « Il ressemble à beaucoup d’oiseaux, parce que les bêtes qui n’existent pas ressemblent à celles qui existent / Mais celles qui n’existent pas n’ont pas de nom / Et voilà pourquoi cet oiseau s’appelle l’Oiseau-Qui-N’existe-Pas, et pourquoi il est si triste ». Le dessin de Foujita est simple, et ses oiseaux sont des mélanges d’autres, que ce soit par leurs caractéristiques, venant de toutes les parties du monde, ou par leur regard. Le premier ressemble étrangement à un Dandy avec sa grande moustache et ses poils qui se confondent avec un costume en queue de pie. Il parait danser un bal avec l’autre oiseau. Mais les deux s’évitent du regard, tristes, car la scène ne peut exister vu qu’ils n’existent pas. Cette illustration montre à la fois la richesse de la palette artistique de Foujita mais aussi l’importance de son travail en collaboration avec les autres artistes de son époque.

Céramiques

Bien que moins médiatisées que ses peintures, les céramiques de Foujita constituent une partie importante de son héritage artistique et témoignent de sa créativité et de sa diversité d’expression sur différents supports. Le Musée des Beaux arts de Reims possède une riche collection de ses céramiques. En apprendre plus -> (article)

Les chats

Foujita maitrisait l’art du portrait comme nul autre. Artiste provocateur, il jouait souvent des codes et adorait représenter des chats. Animal malin dans la culture traditionnelle japonaise mais animal aimé par Foujita et animal domestique en Europe, à lui seul il représente l’art de Foujita. Ce pont entre deux cultures, ce jeu autour des codes, sans jamais s’éloigner de ce qui réellement l’intéresse lui, l’artiste.

Livres autour de Foujita

Différents auteurs retracent l’œuvre et la vie de Foujita. Parmi eux Sylvie Buisson fait figure de pionnière. Ses deux premiers livres de Foujita montrent sa vie et son évolution artistique puis l’ensemble de ses œuvres au travers de ses différentes périodes de sa carrière, accompagnées d’explications.

« Le destin de Foujita était de naître Japonais et de mourir Français. Le destin de son art est d’être, pour la postérité, ce trait d’union parfait entre l’art de l’Orient et celui de l’Occident. »

Sylvie Buisson

L’œuvre du mois :